« C’est Dieu qui conduit ! »
Chers jeunes,
« Oui, Dieu conduit ! »
J’aimerais vous partager mon expérience de vie et de foi.
Je m’appelle Marie-Christine, j’étais en mission en Thaïlande pendant une dizaine d’années, auprès d’une ethnie minoritaire, les karens. De retour en France, j’apprends toujours de Dieu, qui décidément conduit ! Il accueille avec respect ce que je suis, ce que je désire tout en m’invitant à aller plus loin. Dieu qui se met à ma portée, Dieu qui écoute !
Aujourd’hui encore, je reçois de Ste Jeanne Elisabeth, notre Fondatrice et aussi des 1eres sœurs, dont Marie-Anne, sa servante, qui est devenue sa sœur !
Je suis engagée auprès de jeunes, un lieu de mission qui a toujours été un lieu privilégié, de joie, de vérité. Je suis aussi infirmière et c’est cette expérience que je vous partage.
Seul le bruit des pas résonnait dans l’obscurité de ce matin hivernal. En silence, Jeanne Elisabeth revenait vers Molante, le cœur à la fois empli de Dieu et toujours ouvert à sa Volonté. Qu’est-ce que Dieu prépare pour elle et ses sœurs ?
Soudain aux premières lueurs de l’aube, un cri, un gémissement se fait entendre, au milieu de ses pas, au milieu d’un quotidien banal. C’est, un petit berger qui lui indique l’origine de cet appel…. Un berger… Petit… Dieu se fait toujours petit pour se dire, pour conduire son peuple.
C’est Dieu qui conduit
Arrivée à Pessac en octobre, je me suis mise à la recherche d’un poste infirmier. J’étais sure d’en trouver puisqu’il en manque partout ! Je désirais travailler dans un service de cancérologie et de soins palliatifs, pour mettre à profit ma formation sur l’accompagnement. Mais les réponses négatives des différents hôpitaux bordelais m’invitaient à la patience, à une foi simple et dépouillée. C’est Dieu qui conduit.
Après 12 ans sans avoir travaillé, une remise à niveau professionnelle était nécessaire. Mais à cause du COVID, il faut attendre des mois… Qu’est-ce que Dieu désire ?
Dieu conduit à sa manière
Et puis un entretien arrive, la rencontre avec la cadre de l’institut où je travaille se fait dans la confiance. Elle me propose un temps partiel pour faire des prises de sang et des prélèvements PCR avec tous les week-ends libres… Malgré mon masque, ma déception est visible, puisque je ne pourrai pas être auprès des patients hospitalisés. Aussitôt une idée lui vient et elle me propose un poste d’aide-soignante dans un service de cancérologie et soins palliatifs pour 1 mois. Cette perspective rejoint mon désir. Dieu conduit à sa manière ! il me faut alors réapprendre les gestes acquis il y a 30 ans ; accueillir, recevoir les conseils, les paroles, les rires dans le silence, la confiance, la patience…
Des rires pour mieux se protéger
Peu à peu, j’apprends à connaitre les membres de l’équipe soignante, je retrouve le goût de notre charisme « Guérir », la joie d’être Fille de la Croix dans ce milieu de la santé. Je suis touchée par l’humanité, l’attention des collègues dans leurs gestes, leurs attitudes. Au milieu des rires, des blagues durant les pauses, se cachent des peurs, des questions. L’une me dit à propos d’une malade : « Elle a l’âge de ma sœur et elle laisse 2 enfants de 3 ans et 6 mois ». Des rires pour mieux se protéger…
Elle s’appelle Marie-Anne
En faisant son lit, une patiente craque, elle a 60 ans et vient d’apprendre qu’il n’y a plus de traitement. Elle dit avoir perdu la foi, Dieu lui semble loin. C’est elle qui me dira : « J’ai confiance Marie-Christine, vous allez travailler comme infirmière ! ». Finalement, qui accompagne qui ?
Début février, je commence mon stage de remise à niveau comme infirmière dans ce même institut, financé par Pôle emploi. Dieu me donne l’opportunité d’être présente auprès de cette femme dans ses derniers instants. Nous étions 4 infirmières à l’accompagner. Intérieurement, je priais Jeanne-Elisabeth d’aider cette femme à vivre le passage. Elle s’appelle Marie-Anne.
Je recois tant des collègues, des patients et de leur famille. Dire Dieu au monde, par le monde et pas sans lui !
Jeanne Elisabeth ayant entendu les cris, les gémissements, traverse les ronces, les broussailles et descend sans savoir, sans comprendre le chemin que Dieu lui ouvre, nous ouvre.
Et depuis 200 ans, nous ne cessons de descendre pour rejoindre la cancéreuse de la grotte, le pauvre de l’escalier. Ou bien est-ce eux qui nous donnent de naître comme Filles de la Croix ?
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